Cette détresse est peut-être un appel au secours qui mérite toutes les attentions !
Quand une affaire se porte mal, quand une entreprise connaît des difficultés, ou sombre carrément, il n’est pas rare que le patron prenne un coup sur la tête et gère difficilement la situation, y compris pour lui-même. Tellement, d’ailleurs, qu’il lui arrive alors de penser au pire. Le pire du pire, même ! Et c’est là, certainement, que l’expertise que nous sommes amenés à donner quant aux chiffres, quant au(x) produit(s), quant à l’activité et l’entreprise en général prend une tournure très très différente. Il faut alors avoir les mots justes et les attitudes adéquates pour réagir promptement et rediriger le patron vers des professionnels formés et compétents, chose désormais possible sur un simple coup de fil…
Prévenir… et écouter !
Une ligne téléphonique – appelée ‘Prévention du suicide’ – vient en effet d’être lancée à l’échelle de la région (grâce aux fonds de La Wallonie), elle offre une écoute confidentielle pour soutenir les indépendants en détresse. C’est une initiative particulièrement utile, alors que le Covid-19 est toujours bien présent et que les impacts économiques et sociaux de la pandémie se font de plus en plus visibles. Eh oui, la réalité est de plus en plus lourde à affronter pour certains ! Il ne vous surprendra dès lors pas d’apprendre, à ce sujet, que la crise que nous traversons impacte non seulement – et en direct ! – la viabilité des affaires… mais également, par corrélation, la santé mentale d’un tas de gens, et notamment de centaines, voire de milliers d’indépendants bousculés dans leurs certitudes, leurs engagements, leurs vies ! Ces gens, parfois très endettés pour les besoins de leur business, ont, pour rappel – et en nombre ! – été obligés de fermer leurs établissements, leurs magasins, leurs entreprises, alors que ces activités génèrent pour la plupart l’intégralité de leurs revenus.
Aide ‘psy’ pour des entrepreneurs en souffrance
On s’en doute, le quotidien de ceux qui se retrouvent dans des situations aussi complexes n’est certainement pas simple. Empêtrés dans des montages financiers parfois inextricables, d’aucuns en viennent même à un désespoir ultime qui débouche, la presse l’a encore relaté récemment, sur ce que les professionnels appellent le risque suicidaire. Vous avez bien lu, on en est là. Il en résulte que, pour répondre aux besoins croissants de ces indépendants qui ne voient plus spécialement d’issues, le Centre de référence de prévention du suicide a décidé de développer un projet concret. Sous le nom d’APESA Wallonie – aide psychologique pour les entrepreneurs en souffrance aigüe – ce dispositif actif a donc été mis en place courant de l’été.
Confiez-vous, parlez…
Concrètement, le projet a pris corps en deux phases, avec tout d’abord la mise en place de la ligne d’écoute téléphonique gratuite dont nous parlions (0800 300 25), un numéro accessible du lundi au vendredi de 8h30 à 17h. Mais ce n’est pas tout ! Un véritable réseau d’alerte, appelé « sentinelles », a par ailleurs été mis en place, lui aussi pour parer au plus pressé quand la situation l’exige et, en tout cas, pour prévenir tout drame au coeur de la détresse des indépendants et entrepreneurs. Ce réseau, auquel sont associés ceux qui gravitent autour des entrepreneurs dans leur métier, à savoir par exemple les magistrats des tribunaux de l’entreprise, les comptables, banquiers et autres professionnels du chiffre…, est actuellement en formation pour être capable d’identifier, de repérer les individus susceptibles d’avoir besoin d’aide. D’où le nom de sentinelles ! On l’a compris, au-delà de leur métier, de leur mission, ces gens auront désormais un autre rôle, à exercer de façon très discrète, c’est-à-dire être aux aguets pour éviter toute situation susceptible de dégénérer.
Un ‘pass’ dans l’impasse…
« La nature de notre ASBL est de se soucier de l’autre, nous avons donc choisi d’aider les indépendants car ils ont été particulièrement touchés par la crise du Covid-19. Nous sommes conscients de leur réalité et de la détresse psychologique que cette situation a engendrée, c’est pourquoi il nous semblait évident d’intervenir pour leur cause et de leur apporter tout notre soutien », souligne Thomas Thirion, administrateur délégué de l’ASBL ‘Un ‘pass’ dans l’impasse’. Pour faire simple, nous préciserons qu’une sentinelle est donc bien une personne volontaire, formée à détecter une personne suicidaire, qui fait office de lanceur d’alerte auprès du service compétent, sur base toutefois de l’accord de la personne identifiée comme nécessitant une aide.
Aucune situation du genre n’est anodine !
On en terminera en ajoutant que ‘Un ‘pass’ dans l’impasse’ est spécialisée dans la prise en charge des personnes suicidaires et ‘suicidantes’ depuis 2008. La mission de cette ASBL a crû ces dernières années, notamment en 2013 lorsque le Gouvernement wallon lui a accordé une reconnaissance en qualité de centre de référence en santé mentale spécifique suicide. Cette année, comme expliqué, elle s’est aussi tournée vers un ‘nouveau’ public : les indépendants. Quant au Centre de référence de prévention du suicide (CRePS), il est un service d’appui pour les professionnels du secteur psychomédicosocial qui sensibilise également la population à la prévention du suicide. Ses missions consistent à diffuser de l’information, à soutenir la mise en place d’événements en lien avec la problématique du suicide, à assurer la promotion des formations, à s’investir dans la recherche en matière de ‘suicidologie’, à participer aux réunions de concertation en vue d’améliorer le parcours de soins des personnes suicidaires/‘suicidantes’…
Plus d’infos
Prévention suicide – 0800 300 25
Un ‘pass’ dans l’impasse – Centre de référence de prévention du suicide – www.info-suicide.be – contact@info-suicide.be
Facebook : https://www.facebook.com/CentredeReferencedePreventionduSuicide/
Twitter : https://twitter.com/SuicideWallonie