« Ré-Action » ambitionne d’aider les entreprises de moins de 10 personnes !
On l’attendait, le programme d’accompagnement économique et financier aux petits entrepreneurs qui traversent une période passagère de difficultés vient d’être entériné par le Gouvernement wallon. Le Ministre de l’Economie soutenait le projet, il a donc convaincu les membres de son gouvernement de l’utilité d’aider les petits acteurs économiques – c’est-à-dire ceux employant moins de 10 personnes (TPE) ! – à surmonter les moments complexes que vivent beaucoup de petites structures… avant peut-être de rebondir. La Wallonie a confié l’outil, baptisé Ré-Action, à la SOGEPA, qui s’appuiera elle-même sur les Chambres de commerce pour rencontrer – et aider – les bénéficiaires en nombre sur le terrain. Concrètement, le programme Ré-Action n’est rien d’autre que la suite des initiatives « Entreprises en difficulté » et « Rebond » qui ont déjà été menées ces dernières années à l’échelle wallonne. Sauf peut-être que, cette fois, le Gouvernement de Wallonie s’est très clairement positionné en affirmant qu’on ne pouvait plus ignorer la détresse des petites entreprises confrontées à des difficultés financières, même passagères. Pour le Ministre Borsus : « Il s’agit en fait de combler un vide. Ce sont les plus petites entreprises qui connaissent en général le plus de difficultés, mais rien n’existait pour les soutenir, notamment financièrement. La Wallonie veut être mobilisée pour ceux qui osent, qui créent de la valeur, de l’activité et de l’emploi ! » Tout est dit, non ?
Toujours trop de faillites en Wallonie !
Car les statistiques sont claires sur le sujet : le nombre de faillites reste (trop) élevé en Wallonie, avec des secteurs particulièrement en souffrance et des tailles d’entreprises très critiques. Sur la période septembre 2018/septembre 2019, soit 13 mois, 2.983 faillites ont, par exemple, été prononcées, principalement dans les entreprises de moins de 10 personnes, comme en témoignent les statistiques établies par Statbel. Et encore, c’était bien avant la crise que nous venons de traverser et qui va, sans nul doute, plonger un tas de petits acteurs, privés d’activité(s) et donc de ressources, dans la tourmente d’ici à la fin de l’été. Pour les spécialistes, la crise du coronavirus ne fera en effet que confirmer les chiffres qui couraient déjà avant la mi-mars.
Et le Covid est passé par là…
Ainsi, selon une étude menée début avril par les fédérations patronales, soutenue notamment par l’ERMG (l’Economic Risk Management Group), la FEB et la BNB, les risques de faillites restent aujourd’hui plus importants dans les petites structures, généralement moins armées pour faire face aux difficultés. D’autant qu’elles sont, de surcroît, pour la plupart, celles qui ont enregistré la baisse d’activité la plus importante suite à la crise du Covid-19. Début mai, autrement dit hier, la même enquête menée auprès de plus de 4.200 entreprises révélait que 9 % des entités interrogées rapportaient un risque de faillite « probable » ou « très probable », c’est tout dire !
Sauver ce qui peut l’être…
Il convient donc d’épauler les petits acteurs, non pas en les mettant sous respirateur comme les grands malades en hôpital, mais en leur apportant les connaissances qu’ils n’ont pas toujours pour affronter les aléas d’un quotidien entrepreneurial fait de hauts et de bas, d’engagements, de décisions, de logique administrative, d’intelligence de gestion, bref en leur apportant des outils, de la méthode, du conseil et tout le recul nécessaire que l’on n’a pas toujours quand on est le nez dans le guidon. Et c’est là l’intérêt d’un programme de terrain comme celui-ci, qui joue autant de proactivité que de réactivité, autant dire que son nom est à l’image de ses ambitions puisqu’il vise une Ré-Action dans le chef des entrepreneurs que les pouvoirs publics entendent soutenir, accompagner et aider.
Un outil de la SOGEPA dans les mains des CCI
Pour chapeauter le programme, la Wallonie a donc confié à la SOGEPA la mission de coordination de ce nouveau dispositif en étroite collaboration avec le réseau des Chambres de commerce, et plus spécialement la Chambre de commerce du Luxembourg belge, pour les provinces de Liège, Luxembourg et Namur, et la Chambre de commerce du Brabant wallon, pour le Brabant et le Hainaut. De manière plus globale, avec Ré-Action, la SOGEPA complète par ailleurs sa chaîne de valeurs du soutien au retournement et à l’anticipation des entreprises de toutes tailles.