‘ETAcup’ : pour boire responsable…

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Trois entreprises de travail adapté de la province investissent dans un projet de gobelets réutilisables…

Personne, aujourd’hui, n’entend plus prôner, comme hier, le plastique jetable à tous crins, et surtout pas dans l’alimentaire. D’ailleurs, les règlementations européennes ne le permettent plus, ça sent donc logiquement la fin d’une époque. En Wallonie, d’ici un an à peine, autrement dit au plus tard en janvier 2021, l’usage de vaisselle en plastique jetable, qu’il s’agisse d’assiettes, de couverts… et, bien évidemment, de gobelets, sera d’ailleurs totalement interdit.

Et encore, en 2022, la décision touchera même l’ensemble du matériel de restauration en plastique à usage unique destiné au service d’aliments préparés. Autant dire qu’une petite révolution se prépare sur le terrain, fruit des obligations imposées par le législateur mais également conséquence de l’évolution des mentalités quant à ce plastique, dont nous avons usé et abusé mais que les générations actuelles, sans doute plus responsables ou au moins plus informées, n’acceptent plus ! Une logique fort à-propos, bien sûr, mais que les quadras et leurs aînés n’avaient donc pas entrevu (ou voulu entrevoir). Or pourtant, ceux d’entre nous qui ont déjà participé à un événement de masse savent que les détritus en plastique qui jonchent le sol au soir du spectacle font partie des réalités que notre société ne peut décemment plus accepter… Certains y ont vu une activité potentielle, un marché, une diversification… ils se sont engouffrés dans la brèche.

Eco-responsabilité !
« Sensibilisés à cette réalité, et conscients qu’il y avait là un engagement autant qu’un business, nous avons réfléchi à l’éventualité de mettre en oeuvre un projet écoresponsable bien ficelé », explique Nadia Cellier, Directrice de La Lorraine Services, entreprise de travail adapté implantée sur le zoning de Weyler à Arlon. « C’est ainsi que nous avons décidé, dans une démarche groupée, de créer ETAcup ». Une bonne idée, avouons-le ! Le résultat de cette réflexion et de cette mise en commun vient d’ailleurs récemment d’être présenté à la presse, alors que La Lorraine inaugurait ses installations spécialement aménagées qui devraient, dans un premier temps, occuper une équipe de 4 personnes.

‘ETAcup’ : des gobelets lavables et donc réutilisables…
Dans les faits, ce ne sont donc pas seulement trois… mais six entreprises de travail adapté qui se sont lancées dans ce projet ambitieux. Aux côtés de La Lorraine (Arlon), il y a également, sur la province, Le Saupont (Bertrix) et Les Hautes Ardennes (Vielsalm), puis encore Les Ateliers Jean Del’Cour (Liège), Axedis (Wavre) et Nekto (Soignies). Toutes ces structures sont convaincues de l’importance de s’incrire dans des enjeux durables et sont sensibles aux impacts des déchets sur l’environnement. Chez nous, Le Saupont a déjà initié la démarche puisque l’ETA bertrigeoise lave depuis quelques années déjà les gobelets que la Province de Luxembourg et d’autres acteurs mettent à disposition des organisateurs d’événements.

Laver, stocker, manutentionner…
Ce qui change, c’est l’ampleur que devrait très vite prendre le projet ‘ETAcup’. Pour le reste, on ne change pas une formule gagnante qui veut que ces gobelets soient lavables – et donc réutilisables – pour éviter l’amoncellement horrible de contenants écrasés dans les poubelles ou, pire, jetés sur le périmètre de nos événements publics. On y ajoutera en outre des services de stockage, la manutention avant et après événements, la location et la vente de gobelets personnalisés, de même que le lavage de tous types de gobelets et cruches appartenant déjà à des organisations diverses.

Une charte pour mieux travailler ensemble
Ensemble, les six structures associées auront, on s’en doute, une force de frappe plus importante et des moyens bien plus conséquents. C’est l’évidence, en mutualisant les dépenses, on augmente de facto les rentrées. Une charte de prix commune et des frais de fonctionnement partagés ont par ailleurs créé une sorte de synergie. Mais, répétons-le, il n’y aura pas de guerre de la clientèle entre les entités, certes indépendantes mais surtout amies. Comme souvent dans ce genre d’opération, il s’agira surtout de coopérer pour le succès de tous. Et puis, chaque ETA entend aussi tenir compte de son empreinte carbone, analysant par ailleurs en toute logique les frais de déplacement avant de valider une demande.

Bel investissement pour beau projet durable !
Du côté de La Lorraine, mais c’est déjà vrai ou ce le sera bientôt au sein des autres pôles, des infrastructures dédicacées accueilleront les activités, avec lave-vaisselle industriel, séchoir, aménagement en inox, bref un vrai ‘petit’ laboratoire, avec même un vrai tunnel de séchage garantissant une hygiène irréprochable, en l’espèce donc une unité où prendre en charge le nettoyage des gobelets avant leur acheminement vers de nouveaux clients, de nouveaux événements. Le coût de cet investissement : entre 60 et 70.000 euros. « Certains vont penser que c’est un investissement conséquent, mais il faut préciser que notre démarche, si elle est circulaire et responsable, vise aussi des marchés conséquents », ajoute la Directrice de La Lorraine.

Le Luxembourg était déjà sur la balle de longue date !
On se rappellera que notre province, sous la houlette de l’Institution provinciale, fut précurseur dans le domaine, il y a une dizaine d’années, en investissant dans un stock de gobelets réutilisables jusque-là lavés au Saupont. Chez nous, la nouvelle activité ‘ETAcup’, professionnelle et privée, risque toutefois de changer un peu la donne quant aux accords du passé avec les organisations d’événements. Et pour cause, la prise en charge partielle, via la Province, de la location et du nettoyage était jusqu’alors réservée aux associations.

Plus d’infos
www.etacup.be