Il faut en diminuer les quantités incinérées et/ou mises en centre d’enfouissement technique.
Il y a aujourd’hui, à n’en point douter, une volonté wallonne de diminuer les quantités de déchets incinérés ou mis en centre d’enfouissement technique… mais cet objectif n’a aucune chance d’aboutir si un plan des infrastructures de gestion des déchets à l’échelle de la Wallonie n’est pas mis en place. Un plan qui paraît désormais sur les rails…
Les choses bougent, semble-t-il, notamment parce que la Ministre wallonne de l’Environnement a lancé ses équipes dans l’élaboration d’un outil permettant de planifier les besoins de la Wallonie en infrastructures de gestion des déchets, tous modes de gestion confondus (collecte, tri, transfert, valorisation matière, incinération, élimination…), un outil qui intégrera également les impacts environnementaux, les coûts associés et les investissements à consentir aux horizons 2025 à 2050. La machine serait donc en route!
Réduire, voire supprimer la mise en décharge
Ce qui sous-tend que la Wallonie se montre vraiment ambitieuse en matière d’économie circulaire. Les plus avertis d’entre vous osent même avancer que le souhait actuel est de renforcer les priorités de l’échelle de Lansink en matière de gestion des déchets-ressources pour réduire fortement, voire supprimer à terme la mise en décharge. « Notre objectif est de diminuer substantiellement les quantités de déchets générés, enfouis ou incinérés, c’est pourquoi nous avons besoin dès à présent d’un outil intégré pour anticiper et objectiver les décisions que nous allons devoir prendre dans les prochaines années en matière d’autorisation et de subsidiation des infrastructures de gestion des déchets », explique la Ministre, plutôt sûre d’elle.
Plus de vingt ans sans avancer !
Sauf que, pour l’heure, la Wallonie est loin, très loin même d’un tel scénario puisqu’un tel outil de planification n’existe pas et n’a jamais existé. Dans les faits, le dernier Plan infrastructures, mis en oeuvre il y a plus de 20 ans, ne concernait que les seuls « centres d’enfouissement technique ». La première étape consistera donc en l’adaptation du plan de 1999, qu’il faudra bien sûr compléter pour qu’il puisse répondre aux nouveaux – et ambitieux ! – objectifs du Gouvernement wallon en matière de déchets et d’économie circulaire.
Le travail a (déjà) commencé !
Ce travail de longue haleine doit être entamé sans plus tarder, il devrait aussi permettre d’exécuter plusieurs mesures du Plan wallon des Déchets-Ressources adopté en 2018, en particulier celle(s) qui vise(nt) à évaluer l’adéquation entre la production effective de déchets et les capacités de traitement publiques et privées de la Wallonie. Concrètement, le cabinet a déjà aujourd’hui commencé le travail, notamment avec le Service public de Wallonie, l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) et la Société Publique d’Aide à la Qualité de l’Environnement (SPAQuE). L’agenda est clair : le Plan « infrastructures des déchets » doit être mis en oeuvre avant fin 2021 !
Interroger tous ceux qui ont un rôle au sujet des déchets !
Pour être complets, nous soulignerons qu’il est d’ores et déjà prévu que les acteurs- clés du secteur des déchets seront aussi mobilisés, ce plan comprenant entre autres une cartographie détaillée des flux de déchets produits, importés et exportés de Wallonie, une caractérisation plus précise des déchets collectés contenant des informations sur leur potentiel de réutilisation et de recyclage, une analyse prédictive et prospective des gisements de déchets et de leurs destinations aux horizons 2025, 2030, 2035 et 2050. Par ailleurs, une analyse des impacts environnementaux, sanitaires et socio-économiques (coûts générés, investissements et subsides nécessaires) des scénarios envisagés est aussi prévue, de même qu’un programme opérationnel de réduction des volumes de déchets dirigés vers l’incinération et la mise en centre d’enfouissement technique.