Le monde change, les mentalités évoluent… Salariés et employeurs doivent aujourd’hui ‘collaborer’ pour le bien de l’entreprise !
Et si le monde n’était pas binaire ! Et s’il ne fallait pas nécessairement choisir entre le yin et le yang ! Et s’il fallait désormais qu’employeurs et salariés s’entendent sur l’employabilité et les nouvelles réalités du travail…
Être et rester employable, c’est sans doute là que se situe, en 2020, l’approche la plus positive du binôme travailleur-patron. En tout cas, c’est un passage obligé, selon bon nombre de spécialistes, pour cultiver un engagement vrai de part et d’autre, et donc in fine pour construire un modèle d’entreprise dans l’air du temps, mais qui satisfait chaque partie, en luttant qui plus est contre toute forme de désaffection au travail. Un salarié heureux et bien considéré se sent bien au travail, ce qui satisfait bien sûr son patron et contribue à un environnement serein et porteur pour tous. Il résulte de tout ceci que la lutte contre l’absentéisme n’est pas de la seule responsabilité de l’aile « Ressources humaines » de l’entreprise, elle est aussi, et peut-être surtout, de la responsabilité de chaque supérieur. Explications…
Impliquez les supérieurs
Eh oui, on ne le dira jamais assez, les choses changent. Certains patrons de la vieille école ne comprennent pas toujours (et n’acceptent pas) les évolutions radicales, mais ils ont tort car ils se battent contre des moulins. Ainsi, alors que, dans le passé, les entreprises s’appuyaient généralement sur des contrôles systématiques, par exemple en cas d’absences fréquentes de courte durée, beaucoup de managers considèrent désormais que c’est au supérieur de décider s’il doit agir… au cas par cas ! C’est une avancée positive, paraît-il… mais qui n’est pas sans risques. En effet, elle oblige beaucoup de supérieurs à assumer des responsabilités en matière de RH qui n’étaient jusque-là pas les leurs.
L’humain est au coeur du problème…
Or, maîtriser le « facteur humain » est essentiel pour aborder les thèmes de l’absentéisme, de l’incapacité et de la motivation au travail. C’est notamment pour cela que les formations aux techniques d’entretien ont de plus en plus le vent en poupe. Si les supérieurs doivent assumer des responsabilités dans la lutte contre l’absentéisme, ils ont aussi besoin d’être aidés. D’autant qu’on remarque que, malgré cette aide, le succès escompté n’est pas toujours au rendez-vous. Il faut dire que la matière est complexe puisqu’elle touche à l’humain et que, sans vision sous-jacente, les connaissances acquises lors des formations relatives aux entretiens d’absentéisme restent (très) théoriques. Il semble pourtant que le dialogue soit – et reste – une des meilleures manières d’approcher les choses et de solutionner des problématiques latentes.
Communiquez votre vision sur l’employabilité et l’absentéisme
Ainsi, il est essentiel pour chaque organisation, et quelle que soit sa taille, d’informer tous ses collaborateurs quant à sa vision de l’absentéisme. N’éludez rien, expliquez tout ! Pourquoi vous pensez qu’il est important de limiter autant que possible l’absentéisme ! Comment vous pouvez, en tant qu’employeur et en tant que travailleur, avoir une discussion positive à ce sujet. C’est souvent un sujet tabou, et c’est bien dommage. Rares sont d’ailleurs les organisations qui ont déjà sauté le pas. Sans doute faudra-t-il encore attendre pour voir évoluer les mentalités sur le sujet. Et pourtant, il est permis d’être constructif et ouvert. Certes, lors d’un entretien d’absentéisme, il est absolument interdit d’aborder le sujet de la maladie. Par contre, il serait dommage de ne pas mettre l’accent sur le comportement que doit adopter le collaborateur, et sur la manière dont il est possible d’en discuter. De préférence avant que l’on commence effectivement à parler d’absentéisme ! Si l’absentéisme survient néanmoins, il est toujours nécessaire de regarder en arrière. En se posant des questions cash du genre : « Comment cela aurait-il pu être évité ? Comment un salarié peut-il être accompagné lors de son retour au travail après une maladie de longue durée ? »
L’employabilité est une responsabilité partagée
Aujourd’hui, c’est l’évidence des évidences, n’importe quelle organisation doit s’efforcer de tout mettre en oeuvre pour que ses collaborateurs se sentent libres de parler s’ils ne se sentent pas bien. C’est là qu’apparaît la notion de collaboration du binôme salarié-patron sur la question de l’employabilité. En invitant le collaborateur à s’interroger sur son statut avec des questions chocs du genre : « Je veux rester employable ! Comment mon organisation peut-elle m’aider ? », l’élément principal de la discussion s’inscrit en termes de collaborations, voire de concessions mutuelles. Ajoutons à cela qu’en amont, les travailleurs potentiels sont généralement sélectionnés sur la base de deux facteurs : leurs connaissances et leurs compétences. Mais qu’on oublie souvent un troisième aspect, pourtant important, à savoir l’employabilité. Un travailleur attend de son employeur l’encadrement nécessaire pour préserver sa santé au travail. Mais ce principe n’est pas à sens unique. De la même manière, un employeur att nd du travailleur qu’il mette tout en oeuvre pour assurer les tâches qui lui sont confiées. La vitalité et la résilience sont en effet des responsabilités partagées.
En collaboration avec Gretel Schrijvers,
Directrice Générale Mensura