A l’occasion des journées économiques africano-belges organisées du 27 au 29 mars à Genval par Africa Rise, Philippe SUINEN s’est exprimé en ces termes :
« Ces journées sont tout d’abord un espace de conversation et de dialogue. Jean d’Ormesson décrivait la conversation comme l’une des formes les plus hautes et la marque de la civilisation. J’ajouterai qu’elle est mieux respectée et plus raffinée en Afrique. Africa Rise est aussi:
– un espace de synergies et de complémentarités ;
– un lieu d’équilibre et d’égalité (il n’y a pas celui qui a et celui qui est « eu »……. nous avons ensemble ce que nous sommes) ;
– un reflet de la réalité où Afrique et émergence sont synonymes.
En plus, de telles rencontres d’opérateurs et d’entreprises ne pouvaient se passer qu’en Belgique, pays de taille moyenne qui allie humilité raisonnable et ambition, mais aussi respect et proximité. C’est ce qui s’appelle le surréalisme, où le sujet rit de soi-même, avec férocité et fracas parfois, pour la simple et bonne raison qu’il respecte trop l’autre sujet et n’a qu’une envie, ou au moins une forte motivation, non pas de rire de lui, mais de rire avec lui.
Et la Wallonie dans tout cela ? Elle est Belge et elle-même à la fois.
C’est à la fois :
– une porte d’entrée francophone pour la Belgique et l’Europe (entrée, sortie, aller retours et accueils envers et contre tout) ;
– une région francophone mais multilingue ;
– un acteur majeur et décomplexé de la francophonie économique.
Dans ce vaste partenariat euro-africain, l’apport des CCIs est au moins le suivant, sans que ce soit exclusif :
– la proximité et la connaissance des entreprises (parler avec elles, parler pour elles, parler d’elles, parler par elles) ;
– c’est aussi un réseau mondial et omnicontinental (nous trouvons des associations-sœurs partout dans le monde) ;
– en termes de francophonie économique, la CPCCAF (Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones) est l’acteur le plus concret et le plus compréhensif du paysage.
C’est ici et maintenant qu’il faut bien le souligner : L’ENTREPRISE EST UN ACTEUR MAJEUR DU DÉVELOPPEMENT. L’entreprise élabore, produit, échange, met à disposition et vend des produits, services, valeurs… tous porteurs de réponses aux besoins et préoccupations des gens, porteurs d’activités et d’emplois. Ce sont les entreprises qui bâtissent des chaînes de valeurs et prennent leur place dans les chaînes entamées par d’autres. Ce sont elles qui développent l’emploi, la recherche, la créativité, l’innovation, le marketing, le design, le design social, l’humanisme, la proximité et la convivialité. Une action de développement oubliant ou négligeant les entreprises manquera de pertinence et d’impact. Ceci revient à dire à toutes les autorités responsables en matière de coopération au développement : basez vos actions et projets aussi sur les entreprises. Tout comme j’ai déjà dit « Quand les entreprises y seront mieux considérées, la Wallonie ira mieux », je dis aujourd’hui « Quand les entreprises y seront mieux considérées, le développement des pays et de leurs habitants ira mieux».
Au Bénin, avec nos amis de la CCI Bénin, la CCI Wallonie et ses chambres locales tentent de concrétiser cela ensemble, au mieux des intérêts de leurs entreprises.
Ce qui a déjà été réalisé, avec l’aide importante du programme EntrePairs de l’APEFE :
– partage d’expériences et d’expertises (lobby et plaidoyer, services aux entreprises et relations avec elles, réflexions sur les business modèles…) ;
– organisation de stages en Wallonie pour des cadres de la CCI Bénin ;
– aide aux premiers pas de jeunes entreprises (BYBA – Benin Young Business Awards) ;
– mise en contact de partenaires potentiels notamment d’entreprises béninoises et wallonnes, (B2B et plate-forme pérenne).
La relation avec la CCI Bénin est en cours de renforcement, avec l’accord mis sur l’intelligence stratégique, la gestion de l’information, l’efficience commerciale, l’approche commune des marchés tiers et la clusterisation. Nous avons également accueilli la CCI Marseille-Provence dans le périmètre de coopération.
Voilà pour le bel exemple du Bénin. D’autres partenariats euro-africains en sont au stade du démarrage au niveau de la Chambre Wallonne de Commerce et d’Industrie et des Chambres locales : c’est le cas en Tunisie, au Maroc, au Rwanda, au Sénégal et au Burkina Faso. Il s’agit, là aussi, de mettre l’Afrique dans la tête et le cœur des Wallons, comme de mettre la Wallonie dans la tête et le cœur des Africains. »